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Argumentaire

L’Afrique a la population la plus jeune au monde. Elle est estimée à plus de 400 millions de jeunes âgés de 15 à 35 ans. Selon les projections des Nations Unies, le nombre d’Africains devrait atteindre 2,7 milliards en 2050 et 4,5 milliards en 2100.

Mieux, « un humain sur deux devant arriver sur Terre d’ici à 2050 verra le jour sur ce continent ».

La réalité ne permet pas, cependant, de parler de dividende démographique. Même constat en ce qui concerne les ressources naturelles.

Une part importante des minerais utilisés dans la production industrielle provient du sous-sol africain.

Autant d'atouts qui, dans les discours officiels, font de l'Afrique le continent de l'avenir.

Mais pourquoi seulement de l'avenir et pas du présent ?

Cette question est dictée par le constat effarant de son retard socioéconomique par rapport aux autres continents.

Comment expliquer une telle situation après plus de six décennies d’indépendance ?

Les réponses sont kyrielles : du passé esclavagiste au présent néocolonialiste en passant par le siècle de colonisation.

Si les finalités de cette longue période de domination sont surtout d’ordre économique, elle a été cimentée par des préjugés traitant l’Afrique de continent aux religions et coutumes « incapables d’élever leurs adeptes à un niveau supérieur de civilisation et de moralité » (Dakar, ANS, O-516 (31)).

Cette idéologie, qui a servi à légitimer la soi-disant mission civilisatrice du colonialisme occidental, a été développée et diffusée par des auteurs peu enthousiastes.

Ainsi, les discours racistes, qui ont alimenté un débat subjectif, validé La pensée blanche (L. Thuram, 2020) et sous-tendu les politiques discriminatoires contre la diaspora, offrent un tableau sur lequel est peinte une image falsifiée d’une Afrique « mal partie » (R. Dumont, 1962), refusant le développement (A. Kabou, 1991). Dès lors, l’impression que l’Afrique soit un continent « maudit » contraste largement avec les réalités subies et vécues.

Les deux contributions, sur la base du paradoxe sus-indiqué, peuvent fortement s’expliquer par l’Afro-scepticisme/Afro-pessimisme qui a gagné les moins avertis et les masses populaires. La nécessité d’infléchir cette dynamique d’ensemble se pose avec acuité et ne passe pas seulement par une redéfinition des priorités, des politiques publiques et programmes de développement. Il convient alors d’adopter aussi une posture basée sur l’afro-optimisme qui pourra faire de l’Afrique « a hopeful continent ».

S’il est vrai que l’Afrique a fortement besoin de repenser ses propres modèles de développement et de corriger systématiquement les falsifications tendancieuses et racistes de son histoire, il n’en demeure pas moins exact que la nécessité de réinventer son développement devient catégorique.

Il importe de tirer les leçons de l’histoire en s’appropriant les nouveaux défis et enjeux qui
interpellent le continent africain.

Ce symposium, conçu et organisé par des jeunes chercheurs africains, s’inscrit dans une perspective révisionniste sur l’Afrique.

Il ambitionne d’alimenter les débats des cercles intellectuels africanistes autour de la révision de l’image du continent africain dans le contexte d'un ordre mondial marqué par la course au développement, où les grandes puissances s'attellent à une promotion asymétrique de leur culture qu'elles posent comme un appât implicite au reste du monde.


Cette thématique sera analysée à travers les sous-thèmes non exhaustifs suivants

• Femme et développement de l’Afrique
• Démographie (Jeunesse) et développement de l’Afrique
• Culture et développement de l’Afrique
• Religion, spiritualité et développement de l’Afrique
• L’Afrique à travers le regard des Africains
• Éducation et formation dans l’Afrique de demain
• Start-up, entrepreneuriat et TIC
• Langues et intégration africaine
• Diaspora et développement
• L’Afrique et le monde : quels nouveaux rapports ?
• Sports et sportifs africains : vitrines de l’Afrique…

Ces axes soulèvent quatre interrogations majeures. Nous invitons les chercheurs et enseignants-chercheurs de toutes les disciplines à y apporter des réponses